La Charrette & Ses Occupants

Herdioun est le rejeton des soirées de débauche d’un commerçant carthaginois(Ayoudeb) avec une de ses esclaves africaines issue d’une tribu surnommée les «Mangeurs d’Ames». Celle-ci presque entierement massacrée «pour le bien de la population carthaginoise et le prestige de Baal». La statue en or massif représentant la divinité de la tribu n’y étant évidemment pour rien dans l’évènement… La première partie de la captivité de sa mère consista en une longue période d’humiliation et de mauvais traitements pour «l’adoucir» et du port d’une muselière pour ne pas entendre ses cris de rebellion tandis qu’elle se faisait souiller. Ce marchand la viola 5 ans après son enlèvement, suite à une soirée de libations pour la gloire de Baal. Le fruit de cette étreinte fut Herdioun. Il ne fut jamais reconnu par son géniteur, bien évidemment, et on désigna un autre esclave comme père officiel. Etonnament, celui-ci se comporta le plus possible comme un père tandis que s’éloignait sa mère de jour en jour un peu plus folle. Son père d’adoption était un solide gaillard d’origine crétoise, vieux pirate de l’époque «quand il y avait de l’eau dans la mer». Tandis qu’Herdioun grandissait dans les écuries et les cuisines, son marchand de père connaissait des revers de fortune successifs au point de se tourner vers un adepte de la Magie Noire. Celui-ci lui promit les faveurs d’un démon en échange de quelques litres de son sang… Mon sang ?!! Non !!!Mais Herdioun, ne serait-il pas de mon sang ?? La préparation du rituel commença et l’Adepte traça sur le corps d’Herdioun des tatouages mystiques qui le désignait comme l’offrande déstinée à ce Démon. L’atmosphère la veille de la cérémonie était tendue et Herdioun fut surpris de voir sa mère s’approcher de lui et il l’accompagna dans sa chambre avec beaucoup d’appréhension. Là, pour la première fois, il la vît oter sa muselière et elle commença à psalmodier une litanie tout en continuant à dessiner elle aussi des tatouages sur son corps. Et puis ce fut tout. Le Démon fut correctement invoqué, le marchand se frottait les mains mais le Démon ne vit pas l’offrande pourtant à ses pieds déposé. Sa fureur éclata, et, cette nuit là, le marchand et sa famille disparurent dans un maëlstrom de violences démoniaques. Dans le chaos qui suivit,les esclaves s’échappèrent, beaucoup moururent et seul restait Herdioun qui n’avait pas bougé d’un cil tandis que la Mort prenait son tribut. Sa mère elle aussi avait disparu, et son père gisait à ses pieds, lui qui voulut le défendre face à la Bête se fit déchiqueter. Les autorités carthaginoises enquêtèrent brièvement, saiirent les biens de la famille et confièrent Herdioun au service des armées où il travailla comme valet de 12 à 16 ans. Il s’enfuit de Carthage et voyagea clandestinement jusqu’à Lankhmar. Il comença alors vraiment sa vie d’adulte en commettant de menus larcins, rien de très nouveau à Lankhmar…. Il n’y avait pas de meilleure école pour un jeune homme désespéré que cette ville, tellement stimulante. Il effectua de petites actions sur commande, en évitant de marcher sur les plates-bandes de la Guilde des Voleurs mais un point particulier semblait s’attacher à toutes ses missions.Toutes celles-ci étaient altérées par des petites choses décalées, des traces de magie noire, des apparitions spectrales, des psychotiques en vadrouille… Comme si lui et des forces obscures s’attiraient mutuellement. Ces puissances de l’au-delà sont, heureusement pour lui, dans l’incapacité de le percevoir et errent autour de lui. Le fait-d’armes qui le fit remarquer par la Guilde des Voleurs fut le cas de l’Eglise du Nouvel Apocalypse du Roi Lézard. Cette église apocalyptique, donc, gagnait en célébrité et en renommée le long de la fameuse rue à Lankhmar où naissaient, proliféraient et mouraient toutes sortes de religions. Sauf que l’apoclaypse prévue faillit avoir lieu quand une espèce de dragon apparut après un sacrifice de 15 vierges (10 suffisaient, mais le Maître de l’Eglise doutait de ses ouailles). Herdioun était chargé de récupérer une fille de Laelith qui avait adhéré au culte au grand dam de ses parents, et il se chargea de ce lézard d’un quinzaine de mètres au bas mot. Celui-ci détruisit un pâté de maisons, fit 58 morts mais ne put jamais mettre la main (pardon, la griffe) sur la chose qui le piquait vicieusement. On comptabilisa 1731 coups de couteau assénés par Herdioun qui profita ainsi de son invisibilité bienvenue. Un adepte de l’Eglise, voyant ce prodige, changea de religion et créa l’Eglise des 1731, où ce nombre est vénéré par ses nombreux (1731) affiliés. La Guilde des Voleurs ne pouvant ignorer cet évènement, Herdioun fut recruté par une certaine Helena Tropir qui lui proposa l’étrange marché suivant : «Si tu n’es pas avec bous, on te tue,en plus, tu me plais donc je t’épouse et puis c’est tout» Voici donc à 20 ans Herdioun 3° mari d’une célébrité Lankhmarienne, membre de l’Honorable Guilde des Voleurs de Lankhmar. Depuis, il travaille pour la Guilde même si il préfère dire avec la Guilde. Il a pu bénéficier de leur «centre de formation» et de leurs nombreuses relations de travail.