La Charrette & Ses Occupants

Il y a un peu plus de sept siècles, les hordes Xwn déferlèrent de l'est lointain, pour conquérir le monde entier semblait-il. Partout où ces terribles guerriers passaient, les hommes fuyaient ou se soumettaient. Les rares peuples à résister se faisaient massacrer. Le jeune Oecumène regardait avec mépris les barbares de l'est subir défaites sur défaites face à des créatures grossières, physiquement supérieures certes mais bien inférieures en tous autres points aux citoyens évolués de l'ouest.

A l'approche des hordes, quelques voix s'élevèrent pourtant, à Altaïr et ailleurs, pour offrir un soutient aux barbares. Les forces de l'Oecumène durent finalement être mobilisées pour repousser les hordes qui ne comptaient pas s'arrêter avant d'avoir atteint le grand océan occidental. Les Sombres Seigneurs Certains mages parlèrent alors du ou des Sombre(s) Seigneurs(s) qui guidaient les Xwn et dont le but aurait été d'asservir la race humaine. Dans leur avancée vers l'ouest, les hordes épargnèrent Laelith après une rencontre entre Bleda (un chef Xwn) et le Roi-Dieu. Naturellement, les envahisseurs se ruèrent ensuite sur l'Oecumène.

Il y eu trois terribles batailles et un nombre incalculable d'escarmouches. Les hordes atteignirent Démosthène et les berges d'Altaïr. Si beaucoup des alliés nécromans des Xwn avaient péri lors d'affrontements engageant des puissances magiques incroyables, les hordes représentaient à elles seules une force impressionnante.

L'impératrice vint alors trouver le roi des Xwn sous sa tente. Elle en ressortit au petit matin sans que personne ne sache ce qui s'y était passé. Les hordes repassèrent les frontières de l'Oecumène.

Tous les territoires situés à l'est subirent alors durant deux siècles la domination Xwn. De nombreux seigneurs barbares prêtèrent allégeance aux nouveaux maîtres des steppes et en tirèrent de grands avantages, mais la population maudissait chaque jour les créatures qui leur prenaient leurs richesses et leur liberté. Les relations des peuples soumis avec l'Oecumène cessèrent en grande partie. Alors que l'Oecumène développait ses Hautes Guildes, fondait une civilisation raffinée, l'est s'embourbait dans un âge sombre.

Peu à peu, l'Ordre de la Licorne se détacha des seigneurs locaux inféodés aux Xwn. Plusieurs tentatives de révoltes échouèrent dans le sang. C'est un Varègue, Rurik, qui fonda l'Ordre du Loup Blanc et qui, au côté des chevaliers de la Licorne, libéra peu à peu la région. L'adhésion du peuple à la cause de Rurik était totale, d'autant que ce dernier adoubait sans distinction gens du peuple et nobles. Pha apporta un appui considérable, à la guerre contre les Xwn certes, mais surtout à la fondation de l'Empire des Sept Colonnes qui résultat de la victoire des hommes sur les Xwn. Rurik devint naturellement le premier empereur, le premier d'une dynastie encore au pouvoir.

L'empire est en ce moment en pleine mutation. Tout d'abord, les pouvoirs des princes se sont considérablement renforcés face aux très nombreuses tribus nomades. Elles parcouraient les steppes il y a peu encore, sans en rendre compte à personne, pratiquant le pillage par tradition. Chaque caravane doit aujourd'hui payer un impôt pour le droit de passage dans chaque domaine impérial. Cette mise au pas a été réalisée dans un premier temps grâce aux Phalanges, puis par les troupes des Grands Boyards qui, peu à peu, sont montées en puissance face au pouvoir central de Kiiv.

Le plus grand bouleversement reste toutefois d'ordre religieux. Traditionnellement, le panthéon populaire rassemblait un amalgame de divinités adorées par bien des peuples différents, créant un syncrétisme ayant beaucoup de points en commun avec celui pratiqué à Laelith. Depuis une vingtaine d'années, les Probes Redresseurs ne cessent de recueillir des soutiens, des nobles comme du bas peuple. Ils prône l'adoration d'Elméüs, une divinité issue du syncrétisme général, qui invite les hommes à s'accomplir dans un monde fait pour eux, rejetant toute magie comme une flétrissure à beauté du monde.

Les Probes ont ainsi entrepris, avec réussite, la conquête de nouvelles terres à l'est, offrant par là-même des titres et des domaines à des gueux ou des chevaliers de petite noblesse. Cette colonisation se fait aux détriments des Naïss et monstres en tout genre qui sont inlassablement repoussés et exterminés. Le peuple voit en ces valeureux héros des exemples de bravoure dont les exploits sont contés à chaque veillée: Le traumatisme de la servitude Xwn hante encore les peuples des Sept Colonnes.

Restés longtemps isolés, les Colonniens s'ouvrent pourtant aujourd'hui beaucoup plus sur le monde extérieur. Les relations avec Laelith ont toujours été bonnes, la citée du Roi-Dieu influençant beaucoup par son architecture, ses artistes et ses grands penseurs toute la cour de Kiiv. De véritables relations diplomatiques dignes de ce nom ont commencé il y a quelques années avec l'Oecumène.