Les PJ sillonnent Perfida et ses tavernes, pas forcément les plus respectables. Ils sont à l'affût de toutes les informations qui pourraient les aider mais semblent perdus. Geralt se fait accoster par une brune ténébreuse, Branibora, qui n'est en fait que la Mentaï qui fait office d'ambassadrice officieuse des Mercenaires du Chaos auprès du Pitre. Hormis le maître de la ville, seule une poignée de personnes connaissent sa réelle affiliation. Différents sujets sont abordés:

• La Maison du Vide (la treizième) a été investie par un nouveau Prophète, masqué (cela va devenir une mode). Ce dernier demande à Geralt de se « présenter » devant lui. Geralt semble très en vue dans la Citée Invisible et Banibora souhaiterait savoir où il se situe sur l'échiquier de la lutte des pouvoirs.
• Les Envoleurs (spécialistes de la traque et de l'élimination des Marchombres) recrutent massivement et s'activent beaucoup.
• Le prince Ayoudeb débarque en ville pour une grosse affaire, l'achat éventuel d'un « véritable » cube aux Horlogers. Ces derniers se trouveraient en effet dans une situation financière délicate due à diverses occupations secrètes notamment un contrat d'élimination physique d'une cible à Démosthène. Le contexte est le suivant: Les Horlogers sont réputés entre autre pour concevoir des cubes capables de retenir très sûrement des démons, ce que les carthaginois apprécient tout particulièrement. Cependant, d'autres cubes, similaires mais bien plus puissants et rares circulent. Tout le monde les pensait fabriqués à Perfida, or il n'en est rien. Les Horlogers payent depuis des décennies les Mercenaires du Chaos et les Sicaires pour les récupérer sous de faux prétextes « d'impayés ». Il y a peu, le véritable facteur de ces objets a semble-t-il été repéré et le Grand Maître de la guilde des Horlogers a lancé auprès des Sicaires le précédemment évoqué contrat. Par trois fois, les sicaires ont échoué (du jamais vu!) ce qui a fait grimper les sommes en jeu à des montants indécents. Bizarrement, dans une situation pourtant intenable, les Horlogers refusent de faire appel aux Mercenaires qui offrent leurs services pour des honoraires « raisonnables »…
• Les Ayoudeb sont sur le point de prendre le contrôle politique de Carthage et, s'alliant secrètement à Laelith, d'envahir la péninsule ibérique avec l'aide précieuse de la nouvelle Ligue Atlante. Afin de contrecarrer les guildes de Lankmarh, les Ayoudeb recherchent également les compétences des gens de Perfida.
• Les Soeurs de la Chair magouillent avec le Pitre et accroissent de jour en jour leur influence sur la ville.

Dans ce contexte si alléchant (chaotiquement parlant), il y aura de nombreuses opportunités que la Mentaï se propose d'exploiter avec Geralt. La première étant l'assassinat d'un certain Maximilian De Riiv détenu au Lamentin.

• Le rôdeur parle des Gants d'Ambarinal ce qui a pour effet de grandement exciter la curiosité et l'appétit de la Mentaï qui ne semble pas savoir grand chose.

Darya se vexe ou se pique de jalousie.

Geralt se fait ouvertement draguer par une blonde au physique avantageux. Les deux tourtereaux disparaissent pendant quelques minutes avant que Darya et Gopko aperçoivent Geralt faisant des pirouettes en l'air. Darya a trouvé l'aura de cette jeune femme pour le moins singulière. Darya se vexe ou se pique de jalousie. (bis).

Une grande foule est rassemblée et déborde largement de la place des Voluptés, face au Palais des Milles Plaisirs, la résidence des Ayoudeb à Perfida. Geralt est dans la foule tandis que Darya et Gopko prennent un peu de hauteur sur le perron d'une maison en bord de place.

La magicienne et le danseur assisteront à une scène un peu étrange. Deux nagas se dirigent de part et d'autre du Mercenaire allant jusqu'à le toucher mais repartent sans violence. Geralt comprendra ultérieurement pourquoi: sa dague, si précieuse pour le Juste Peuple, a disparu!

Les innombrables curieux laissent échapper leur étonnement et leur émerveillement lorsque passe au-dessus d'eux la Nef-Azur, un vaisseau volant de la Ligue Atlante qui fend l'air comme il aurait fendu les flots, faisant le tour des Voluptés avant de virer de bord vers les docks et d'amerrir.

Echaudé par la perte de l'un de ses outils de travail préférés, Geralt entraîne ses deux comparses à la recherche de son bien. Après une courte tentative de levée de pogrom dans une taverne et la rencontre malencontreuse avec deux minotaures aussi peu coopératifs que musclés, les trois aventuriers s'aventurent nuitamment dans la Fange, l'enclave misérable et puante dans laquelle sont parqués les Naïss.

Les PJ apprennent à leur dépens que les Nagas se battent sans aucune difficulté en pleine nuit, ce qui n'est pas le cas pour des humains ou presque. Remnequo est également entré en scène, prenant un malin plaisir à se moquer ouvertement de son ancien maître, en prenant de surcroît le dessus, physiquement. Geralt et Gopko repartent donc la queue entre les jambes alors que Darya agonise plus ou moins dans une arrière cour constellée de petites flammèches, résidus d'une tempête de feu qui s'est déchaînée sous l'impulsion de Seïsmesser'h en personne, le nouveau leader charismatique du « naïss-power ».

Au sortir de la Fange, les PJ se font alpaguer par la Main Invisible et sont conduits sous bonne escorte jusque dans les geôles du Lamentin. L'un des PJ essaye de faire le malin (comme un PJ) et se fait tout de suite calmer par un thérapeute, qui décidément connaît bien les points sensibles de l'anatomie humaine. Darya fait exprès de renverser la chaise à laquelle elle était solidement attachée pour voir les personnes présentes dans la pièce qui toujours restaient dans le dos des PJ. Elle avise le thérapeute et Lagoda en personne. Après un interrogatoire, viril mais correct, nos joyeux compagnons sont relâchés.

Alors que l'on on ne sait pas comment Darya a pu s'en sortir toute seule et qu'il se soit passées des choses bizarres entre elle et son «ami», les personnages se reposent un peu et soignent leurs blessures.

Plus tard, dans les rues animées de Perfida, les PJ croisent un Koutsen bien entouré, de jolies créatures et de fans. Le Barbare du Nord est en passe d'entrer dans la Guilde des Derniers Champions, exploit qu'aucun non-esclave n'avait accompli depuis plus de cinq décennies. Leur ancien compagnon déclare sa haine du Pitre et sa ferme intention de l'éliminer. Il leur offre des places de choix pour son combat du lendemain. Tout le monde finit à la Maison de la Chair où l'on croise le gratin de la ville dont notamment le Prince Ayoudeb et un noble de Deimos, le jeune Comte de l'Isle.

Les deux mâles du groupe profitent de l'hospitalité si particulière des Sœurs de la chair. Si Geralt fait l'expérience de nouvelles sensations qui le propulsent vers un monde de plaisirs vertigineux, les ébats de Gopko tournent court.

En pleine nuit, sur le chemin du retour, nos vaillants PJ se rendent compte que la petite troupe des Ayoudeb est prise en chasse par deux personnages ne tramant certainement rien de bon. Alors que les Carthaginois se font agresser, n'écoutant que leur courage, aiguisé sans doute par un grand sens moral (?), les PJ interviennent.

Le Comte de l'Isle fait un carnage parmi les gardes du corps et les courtisanes grâce à de petites fioles qui produisent de terribles explosions de flammes lorsqu'elles se brisent sur le pavé. Le jeune homme sera toutefois mis définitivement hors d'état de nuire très facilement. Jacques, le serviteur du Comte, révèle quant à lui des capacités physiques hors du commun, inhumaines. Le combat est rude mais l'homme, si cela en est un, est défait.

Nos bons samaritains sont invités par le prince, un homme agréable, à l'escorter jusqu'à son palais. Là, ils sont grassement récompensés pour leur héroïsme et soignés par des mages experts. Ils discutent ensuite de façon savoureuse avec le prince qui se révèle être un hôte généreux qui ira jusqu'à leur offrir une bague de valeur, symbole de l'amitié qui les unit dorénavant avec le clan Ayoudeb.

C'est la grosse panique dans certains cercles perfidiens car, dans le cadre de l'arrangement entre le Pitre et la nouvelle Parthène des Sœurs de la Vérité, Aube Tranquille a été mandée pour interroger Maximilian De Riiv qui a résisté jusqu'ici à toutes les techniques des Thérapeutes (le pauvre). La Diseuse arrivera le lendemain.

Branibora (Mentaï) et les PJ mettent sur pied un plan aussi précis qu'efficace pour «faire disparaître la cible». La Mentaï montre toute la puissance de sa maîtrise du «pas sur le côté» et téléporte la joyeuse troupe en plein cœur du Lamentin dont ils avaient précédemment exploré les cellules, dans un aspect anticipatif de leur plan, ou un truc comme ça, quel talent!

Tout se passe comme prévu ou presque car la Mentaï se trouve fort marie lorsqu'elle s’aperçoit que la cible n'est pas éliminée mais exfiltrée en toute discrétion. Un arrangement est finalement trouvé avec Geralt (toute la prime revient à la Mentaï, une belle somme!). Branibora ne semble pas vouloir se mettre à dos Geralt, sur fond d'intrigues purement liées aux Mercenaires du Chaos.

Maximilian s'entretiendra avec son dernier fils qu'il croyait mort (les autres ont été torturés devant ses yeux mais le père n'a pas cédé). L'homme qui a visiblement été très éprouvé physiquement par sa détention (il manque même quelques bouts de sa personne) fait preuve d'une vitalité et d'une volonté ahurissante et promet de se venger de ceux qui l'ont trahi. Il parle de la Guilde des Transformations. Cette organisation secrète travaille à la conception de la Configuration de l'Elyseum, une sorte de Cube Ultime capable de prendre le pas sur tous ceux existants.

Maximilian partira pour Laelith où rapidement il se fera connaître en temps qu'herboriste surdoué et entrera dans l'entourage de l'Empereur-Dieu lui-même, mais là j'anticipe…

A ce moment de l'histoire, quelques explications ne seraient pas superflues.

La Guilde des Transformations est menée par les descendants de Lemarchant, le créateur des deux premiers Cubes, ou Configurations, qui ouvrent des portes sur l'univers clos du Maître du Labyrinthe (voir Hellraiser, films, comics et wikipédia, mais comme toujours mis à ma sauce). Ces derniers travaillent sans cesse à lever la malédiction qui pèse sur leur famille depuis plus de deux siècles à cause des artefacts réalisés.

La Configuration Acerbe, la première créée, est celle qui se trouve à Pha. La deuxième, la Configuration des Lamentations, est celle qui est gardée au premier étage de la Tour Carrée, celle dont s'est servie le Pitre pour bannir ceux de sa propre race, les Armes, créant ainsi les Sans-Ames qu'il peut contrôler au besoin via le Cube.

Angélique, une ex-servante cobbaye-victime du Comte de l'Isle par qui tout a débuté, est une créature qui construit des Cubes, bien moins bons que ceux de Lemarchant, et qui en tire de grandes richesses. Elle est potentiellement immortelle, vit par la souffrance, la perversion des être humains mais plus que tout par la souffrance infligée à ceux qu'elle a pervertis…

Il y a quelques années, elle a pris, par ironie, le titre et les terres de l'Isle, en Deimos. Localisée par les nombreux espions rétribués par la Guilde des Transformations, des Sicaires sont envoyés pour l'éliminer. Par trois fois ils échouent ce qui produit un effet boule de neige: les Sicaires doivent tout mettre en œuvre pour honorer leur contrat dont le coût grimpe vertigineusement du fait de la nature de la cible qui avait été cachée. Tout est toujours compliqué à Perfida.

Depuis toutes ces décennies, la GdT, sous le couvert de la Guilde des Horloger fondée par les premiers Lemarchant débarqués à Perfida, a réussi à récupérer une dizaine de Configurations. Financièrement acculés, ils décident d'en vendre une aux Ayoudebs (ce que ne ferait jamais Angélique qui ne cherche que des pigeons, pas des gens compétents capables de dominer une Configuration).

C'est ainsi que débarque le Prince Ayoudeb, avec à sa ceinture, la Venimeuse Maîtresse, Arme dérobée par les fondateurs du clan (voir la Litanie du Juste Peuple) et sous le pouvoir des puissants démonistes carthaginois.

Que dire de l'excitation qui gagne Seimesser'h lorsqu'il réalise enfin la Prophétie? En effet, après avoir pisté la Fille de la Déesse depuis sa rencontre avec Geralt et Darya, il arrive à Perfida où il commence à prêcher les naîss, plutôt moqueurs et résignés, du moins au début. Il récupère alors la Fille de la Déesse et un allié providentiel (via Remnequo) pour accomplir son grand œuvre, et là, ô grandeur divine, la Venimeuse Maîtresse s'invite d'elle-même à Perfida: miraculeux non?

Sur ces entre-faits arrivent à Perfida le nouvel époux (jouet) d'Angélique ainsi que son serviteur de toujours Jacques, plus très humain non plus et âgé de plus de deux siècles. Les deux compères sont là pour mettre un terme aux tentatives d'assassinat, donc pour identifier et éradiquer les commanditaires. Ils prennent alors contact avec les êtres les plus méprisés et les plus ignorés de la ville, pas forcément ceux qui en savent le moins et certainement pas ceux qui iraient cafeter aux diverses guildes: mais oui! Les Naïss!

Un accord est donc conclu, de L'isle devant voler à Ayoudeb sa dague. Tout compris?

Je rappelle au lecteur non averti qu'à ce moment du jeu, les joueurs sont loin de tout ce savoir.

Ce qui se passe ensuite est plus confus dans mes souvenirs. Les personnages, forts des informations recueillies, analysées et intégrées, contactent Skorodum qui paraît un personnage central aux motivations toutefois nébuleuses. L'homme prend les PJ pour des émissaires de Volgost qu'ils comprennent être le Grand Maître de la Guilde des Transformations. Lors d'une conversation assez surréaliste, ils glanent de nouvelles informations sur les dessous de Perfida.

Le Pitre semble craindre Koutsen et complote contre son ascension. Skorodum paraît obsédé par le Cube auquel il demande accès affirmant pouvoir apporter à la Guilde des Transformations ce qu'elle désire.

Les PJ assistent au combat de Koutsen dans l'une des arènes des Derniers Champions. Ils sont placés juste à côté des gardes armés de gourdins qui séparent le public humain des Naïss venus en nombre et visiblement très excités. Pas les meilleures places. Ils se souviennent alors du petit sourire de leur ancien compagnon. Les PJ repèrent très vite Seïsmesser'h entouré d'une garde rapprochée. A la place d'honneur, à côté de Branipolk, le Grand Maitre de la Guilde des Derniers Champions en personne, Alnéa et Citite Perfisali représentent les intérêts directs du Pitre. L'enjeu de la rencontre est élevé!

Lorsque Koutsen entre en scène, les PJ peuvent mesurer sa popularité à l'ovation de la foule. Le Barbare du Nord se comporte comme une véritable star en chauffant son public qui le lui rend bien. Quand les grilles se lèvent pour laisser passer l'adversaire de Koutsen, c'est la stupeur: un Naïss!

Le piège et l'insulte sont évidents. Au terme d'un combat épique, mené d'une main de maître par le barbare qui démontre toute son intelligence au combat en fatigant son adversaire avant de porter véritablement de vraies attaques. L'homme sort vainqueur, sérieusement blessé. Il défie alors ouvertement le Pitre. Les Perfisali affichent la mine des mauvais jours. Branipolk descend alors au milieu de l'arène et, rejoignant Koutsern, annonce la tenue, une semaine plus tard, du Jour du Sable Rouge en la Grande Arène. Le vainqueur de ce tournoi mythique, qui ne s'est pas tenu depuis plusieurs décennies, deviendra le Grand Khan des Cercles de Pierres et par là-même, le Grand Maître de la Guilde des derniers Champions. Il ne fait aucun doute, pour personne, que Koutsen remportera la mise.

Les Naïss sont évacués à coups de matraques, ce qui leur évite de se faire lyncher par la foule. Dans Les jours qui suivent, la Fange est fermée la mesure n'empêchant pas toutefois la mort de quelques Naïss égarés.

Dans un contexte de très haute tension entre les guildes et les grandes familles de Perfida, tout va dégénérer, à la faveur des PJ opportunistes (et chanceux).

Lorsque le Pitre apprend la disparition de Maximilian de Riiv, il entre dans une rage folle. Le maître de Perfida envoie alors une dizaine de Sans-Ames prendre la tête de Lagoda. Dans un premier temps, cette démonstration de puissance clouera le bec de tous les puissants de la ville dont les rues seront pour des heures désertes, chacun craignant l'irruption des guerriers invincibles dans leur demeure. Dans un deuxième temps, Branipolk pèsera de tout son poids pour cristalliser toutes les forces opposées au Pitre derrière Koutsen. En sous-main la Guilde des Transformations bondit sur l'occasion.

Les PJ, bien inspirés, se trouvaient aux abords de la Tour Carré lors de la sortie des Sans Ames et de plusieurs escouades de gardes parties à la recherche du fuyard. Passant par les toits, il s'infiltrent dans les appartements du Pitre, exceptionnellement sans véritable protection.

Au cours d'un affrontement qui aurait pu mal tourner de bien des manières, les vaillants PJ se défont de l'hôte de l'Arme connu sous le nom du Pitre ainsi que de deux gardes venus à la rescousse. Ils résistent également de justesse à l'emprise du falchion. Darya, Geralt et Gopko ressortent avec le Cube et le Falchion.

Les Sœurs de la Chair se révèlent être les grandes perdantes de tous ces événements. Leur rêve de devenir une Grande Guilde est parti en fumée. Les Perfisali en ressortent affaiblis, du moins temporairement. Alnéa détrône son père à la tête du Conseil de Famille. Elle détient en effet une place privilégiée, future épouse de Skorodoum, un personnage éminent du nouveau paysage politique de Perfida.

Au final, Koutsen devient le nouveau Pitre, au cours d'une cérémonie d'investiture précédée par une révolte des Naïss qui s'attaquent contre toute attente au palais des Ayoudeb. Dans un contexte de méfiance générale, toutes les familles de la ville n'osent intervenir craignant une ruse quelconque afin de disperser les forces en présence.